Augmentation mammaire

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Augmentation mammaire sous anesthésie locale : une révolution douce dans la chirurgie esthétique

L’augmentation mammaire est l’une des interventions de chirurgie esthétique les plus pratiquées au monde. Traditionnellement réalisée sous anesthésie générale, elle est souvent associée à une certaine appréhension de la part des patientes, notamment en raison des risques inhérents à l’anesthésie lourde et de la période de convalescence plus longue.

Les progrès chirurgicaux et anesthésiques permettent désormais, dans certains cas, de réaliser une augmentation mammaire sous anesthésie locale. Cette méthode offre des résultats naturels avec une récupération plus rapide. Reste à savoir dans quelles conditions elle est adaptée et quels en sont les avantages et limites.

Augmentation mammaire sous anesthésie locale

L’augmentation mammaire peut-elle se faire sans anesthésie générale ?

Oui, l’augmentation mammaire peut être réalisée sans anesthésie générale. Certaines techniques mini-invasives, comme les techniques Preservé® et MIA®, ont été spécifiquement conçues pour permettre la pose d’implants mammaires sous anesthésie locale avec une sédation légère.

Cette approche, qui s’appuie sur une philosophie de préservation des tissus, évite les incisions larges et la dissection agressive, ce qui la rend compatible avec une anesthésie moins lourde.

Plutôt que d’endormir complètement la patiente, le chirurgien et l’anesthésiste administrent des anesthésiques locaux directement dans la zone d’opération. La sédation légère permet à la patiente de rester dans un état de semi-conscience, détendue et confortable, sans ressentir de douleur ni d’anxiété. Cette méthode permet d’éviter les inconvénients de l’anesthésie générale, tels que les nausées post-opératoires, la somnolence ou les risques plus importants liés à l’intubation.

Dans quels cas l’anesthésie locale peut-elle être envisagée ?

L’augmentation mammaire sous anesthésie locale n’est pas adaptée à toutes les patientes. Elle est généralement réservée à des profils très précis et dépend de plusieurs facteurs :

  • Le type de procédure : Les techniques mini-invasives qui nécessitent des incisions plus petites et ne touchent pas le muscle pectoral sont les plus compatibles avec l’anesthésie locale
  • Le profil de la patiente : Cette approche est particulièrement adaptée aux patientes en bonne santé, qui ne présentent pas de pathologies chroniques majeures (score ASA 1 ou 2). Elle est souvent privilégiée pour les femmes souhaitant une augmentation modérée et naturelle, avec des implants de taille raisonnable (généralement entre 200 et 350 cc)
  • Le désir de la patiente : C’est une option idéale pour les femmes qui ont une phobie de l’anesthésie générale, qui souhaitent une récupération rapide ou qui ont un emploi du temps chargé ne leur permettant pas une longue convalescence

Il est important de noter que le choix de l’anesthésie doit toujours être validé après une consultation approfondie avec le chirurgien et l’anesthésiste, qui évalueront l’éligibilité de la patiente en fonction de son historique médical, de sa morphologie et de ses attentes.

Quels sont les avantages potentiels de l’anesthésie locale ?

Opter pour une augmentation mammaire sous anesthésie locale peut offrir de nombreux bénéfices significatifs :

  • Récupération rapide : L’un des principaux avantages est la diminution drastique du temps de récupération. Sans les effets de l’anesthésie générale, les patientes peuvent souvent rentrer chez elles quelques heures après l’intervention et reprendre leurs activités quotidiennes dès le lendemain
  • Moins de risques : L’anesthésie locale combinée à une sédation légère présente un profil de sécurité supérieur à l’anesthésie générale pour les patientes éligibles, en évitant les risques liés à l’intubation et aux médicaments anesthésiques plus puissants
  • Confort post-opératoire : Les patients rapportent souvent moins de douleurs et d’effets secondaires désagréables (comme les nausées) après l’opération, ce qui rend la convalescence plus confortable. La douleur est généralement décrite comme une simple sensation de tension, facilement gérable avec des antalgiques
  • Meilleure communication : Bien que sous sédation, la patiente reste en mesure de communiquer et de coopérer avec l’équipe chirurgicale, ce qui peut rassurer certaines personnes et faciliter le déroulement de l’intervention

Existe-t-il des limites ou contre-indications à cette approche ?

Malgré ses nombreux avantages, l’anesthésie locale n’est pas la solution pour toutes les chirurgies d’augmentation mammaire. Ses limites et contre-indications sont importantes à prendre en compte :

  • Placement de l’implant : Si l’implant doit être placé derrière le muscle pectoral (en rétro-pectoral), l’anesthésie générale est généralement indispensable pour permettre un relâchement musculaire suffisant et un geste chirurgical précis et sûr. L’anesthésie locale est principalement utilisée pour le placement de l’implant devant le muscle (en prémusculaire)
  • Profil de la patiente : Les cas de ptose mammaire sévère (seins très affaissés) ou d’asymétrie importante nécessitent souvent une approche chirurgicale plus complexe et donc une anesthésie générale. De même, les patientes souffrant de certaines pathologies (maladies cardiaques, épilepsie non contrôlée, etc.) ne sont pas éligibles à cette approche
  • Changement d’implant (chirurgie secondaire) : L’anesthésie locale est rarement une option pour les patientes ayant déjà des implants et souhaitant les faire changer. Cette procédure, appelée chirurgie secondaire, requiert souvent un travail plus poussé de la loge de l’implant, notamment pour corriger des complications comme la coque (contracture capsulaire) ou une malposition. Ce travail chirurgical plus délicat nécessite généralement une anesthésie générale pour assurer la relaxation totale des muscles et la précision du geste, garantissant ainsi un résultat optimal et la sécurité de la patiente
  • Risques : Une mauvaise estimation de la dose d’anesthésique local peut être toxique et dangereuse. Il est également plus difficile de contrôler les saignements sous anesthésie locale. De plus, l’absence de relaxation musculaire totale peut compliquer l’intervention, affectant potentiellement le résultat esthétique

Conclusion

L’augmentation mammaire sous anesthésie locale est une option prometteuse qui, grâce à des techniques innovantes, offre une alternative moins invasive pour des patientes soigneusement sélectionnées.

Si elle présente des avantages indéniables en termes de récupération et de confort, elle n’est pas une solution universelle et ne peut se substituer à une évaluation médicale rigoureuse pour garantir la sécurité et le succès de l’opération.