La fin du curage axillaire ?

Traditionnellement, le curage axillaire consistait à enlever un grand nombre de ganglions lymphatiques de l’aisselle pour vérifier la propagation du cancer. Cependant, cette procédure est associée à des complications significatives, telles que le lymphœdème, la douleur chronique et la réduction de la mobilité du bras. Ces effets secondaires peuvent avoir un impact considérable sur la qualité de vie des patientes.

L’une des raisons principales de la diminution du curage axillaire est l’efficacité des méthodes de détection moins invasives, comme la biopsie du ganglion sentinelle. Cette technique permet de cibler et d’analyser les premiers ganglions lymphatiques atteints par le cancer, réduisant ainsi la nécessité d’enlever un grand nombre de ganglions. Si le ganglion sentinelle est exempt de cancer, il est souvent inutile de procéder à un curage axillaire complet.

Les études cliniques ont également montré que, pour de nombreuses patientes, la suppression du curage axillaire n’affecte pas négativement la survie ou les taux de récidive. Par exemple, les résultats de l’étude ACOSOG Z0011 ont démontré que les patientes avec un cancer du sein précoce et des ganglions sentinelles positifs n’avaient pas besoin de curage axillaire supplémentaire si elles recevaient une radiothérapie et une thérapie systémique.

Cette approche moins invasive améliore la qualité de vie post-opératoire. Les patientes éprouvent moins de douleur, de gonflement et de restrictions fonctionnelles. Elles peuvent reprendre leurs activités quotidiennes et professionnelles plus rapidement, réduisant ainsi l’impact global du traitement sur leur vie.

De plus, la réduction des curages axillaires permet une gestion plus efficiente des ressources médicales. Moins de chirurgies lourdes signifie des coûts moindres pour les systèmes de santé et une utilisation plus rationnelle des infrastructures hospitalières.

Malgré tout il persiste des indications thérapeutiques où le curage axillaire est recommandé lorsque une atteinte histologique suspectée par la clinique et/ou radiologique des ganglions est prouvée.

Avec les avancées médicales, plusieurs alternatives au curage axillaire ont été développées afin de limiter les complications post-opératoires :

La biopsie du ganglion sentinelle

Il s’agit aujourd’hui de la méthode privilégiée pour évaluer la propagation du cancer du sein aux ganglions lymphatiques. Cette technique moins invasive permet d’analyser uniquement le premier ganglion potentiellement atteint et d’éviter un curage complet si celui-ci est indemne.

La radiothérapie axillaire

La radiothérapie axillaire est également une alternative efficace, particulièrement chez les patientes présentant un faible envahissement ganglionnaire. Elle permet de traiter les cellules cancéreuses résiduelles sans nécessiter une chirurgie supplémentaire, ce qui réduit ainsi le risque de lymphœdème et de douleurs chroniques.

Les traitements systémiques

Les traitements systémiques (hormonothérapie, chimiothérapie et immunothérapie) peuvent parfois remplacer l’ablation chirurgicale des ganglions en ciblant directement les cellules cancéreuses présentes dans l’organisme. Ces approches, adaptées au profil de chaque patiente, permettent d’optimiser les résultats thérapeutiques.

En conclusion, la diminution des indications de curage axillaire dans le traitement du cancer du sein est un progrès significatif. Elle repose sur des preuves cliniques solides, une meilleure détection et une focalisation accrue sur la qualité de vie des patientes. Cette évolution vers des méthodes moins invasives et tout aussi efficaces illustre l’engagement de la médecine moderne à offrir des soins optimaux tout en minimisant les risques et les inconforts pour les patientes.